☆ just the way you are (r).

La fin de l’après midi demeurait bien avancée lorsque le jeune homme rentra de son footing. D’ordinaire il courrait tous les matins, mais ce jour là il n’avait pas cours. Une vertu qu’il appréciait fortement le jeudi, un jour qu’il pouvait disposer comme il le souhaitait et ce sans se préoccuper des autres ou encore des pensées de chacun. Enlevant son t-shirt noir, il fila en direction de la salle de bain en prenant soin d’allumer rapidement la télévision qui comme d’habitude projetée un son peu audible. Sa boule de poil aux couleurs des sables vint dès lors s’installer sur le canapé en cuir, la tête sur ses pattes avant et la mine fatiguée. Il esquissa un faible sourire amusé et se dirigea dans la douche pour se désaltérer, après un footing d’une heure rien de tel pour repartir d’un bon pied. Un proverbe typiquement humain que le jeune Georgtown ne cessait de se remettre en tête. C’était bien plus facile pour sa part d’être en compagnie des humains que sa meilleure amie, mais il fallait avouer que Bamby se débrouillait plutôt pas mal. Alors que l’eau coulait à flot, il dû écourter la durée de sa douche car son cellulaire retentissait tout à trac dans le salon. Il sortit rapidement de la salle de bain, enroula une serviette autour de sa taille et saisit son engin électronique entre ses mains tout en regardant l’identité de son appelant. Il s’agissait tout simplement de sa mère, celle qui l’avait aimée et élevée comme si il était son propre fils, son propre sang. Dans les années antérieures, Calvin avait rencontré ses parents d’adoption sur une route déserte et sèche. A cette époque là, il venait tout juste de sortir de son incubateur en laissant derrière lui celle qui deviendrait quelques années plus tard, sa meilleure amie. Une pensée qui sur le moment le rendait nostalgique. Le couple Georgtown était connu pour être de très bons médecins, les meilleurs de la région, pour autant ils n’ont pas cherchés plus loin sur les origines de Calvin et on fait de lui ce qu’il demeure aujourd’hui. Alors décrochait son téléphone portable, sa mère le salua avec cette jovialité dans la voix. Une voix complice et doucereuse à l’écoute. Elle s’inquiéta de son état, mais il lui jura que tout allait bien préférant s’attarder sur son appel quelques peu soudain car jusque maintenant le brun n’a jamais été malade. Puis dans un rictus de rappel, il se souvint que les clefs de voiture de son interlocutrice étaient en sa possession. « Laisse moi deviner tu as oubliée tes clefs ? ». « Oui, je suis partie un peu précipitamment ce midi lors du déjeuner … ça ne te dérangerais pas de me les rapporter. ». « Non j’arrive sous peu, à tout de suite. ». Il mit fin à la conversation téléphonique tout en rigolant à la maladresse de la figure maternelle. Il finit néanmoins par enfiler un jean, un t-shirt et une chemise lorsqu’il fit signe à son chiot de le suivre. Ce dernier ne montrant aucun signe de motivation, son maitre se contenta d’un haussement d’épaule et quitta le logement rapidement en prenant sa veste au passage. Une fois dans son véhicule, il fila rapidement en direction de l’hôpital pour remettre le bien à sa mère qui comme toujours était pressée. Ils échangèrent une étreinte puis elle repartie comme elle était venue. La nuit commençait doucement à pointer le bout de son nez, lorsqu’il emprunta le chemin du retour avec une vision de connaissance à la clef. En effet, sa collègue la dénommée Teresa semblait avoir des soucis avec sa propre voiture. Laissant la sienne sur le macadam, il en descendit ne pouvant s’empêcher de toisait d’une œillade furtive la vitrine de la bibliothèque. Sa propriétaire était là à classer les divers bouquins, les lunettes de vues sur le bout de son nez légèrement aquilin. A chaque regard, il se surprenait de plus en plus à voir tout ses simples détails chez elle. Pour autant il baissa légèrement la tête lorsque sans crier garde, la ruelle principale de la ville tomba dans le noir le plus complet, les petites ruelles voisines plongeant une à une dans le noir. Vive le Nouveau Mexique, vive les coupures d’électricité ! Les commerçants et le peu d’habitants qui peuplaient encore les rues criaient que ce n’était rien et qu’il suffisait d’avoir un peu d’aide du ciel. Le plafond du ciel était ombrageux et la pluie continuait de faire rage au dehors. Il haussa les épaules prêt à rentrer à l’intérieur de sa voiture lorsque la voix coutumière de Ruby le sortit de ses songes. Toujours ses habituelles lunettes sur le nez, elle lui demandait avec une certaine distance apparente de l’aide pour rétablir le courant. En dépit de leur relation en froid depuis quelques semaines, il ne pouvait pas refuser de lui venir en aide. Seulement à trop prendre de l’éloignement de sa personne, l’extraterrestre en faisait de même implicitement parlant. Elle se contenta d’hocher la tête et la suivit à l’intérieur de la bibliothèque tout en prenant la lampe de poche qu’elle tenait en main. Il se dirigea vers l’étage du dessous afin de regarder les fusibles. L’atmosphère demeurait palpable au même titre des deux êtres vivants qui peuplaient la pièce.